Notre équipe

Khuon Det

Je me sentais très seul sur le site 2 car je n’avais pas de famille sur place. En plus du dessin, j’ai appris les arts martiaux et la gymnastique acrobatique dans le cadre d’un programme d’entraînement de l’armée. J’ai utilisé ces compétences pour me défendre, car la vie était difficile dans le camp pour un enfant solitaire. Lorsque j’ai quitté le camp, j’ai ressenti le besoin de découvrir mon propre pays, que j’avais dû fuir il y a de nombreuses années, et j’ai voyagé à travers le Cambodge. Lorsque je suis revenue à Battambang, les débuts de Phare Ponleu Selpak ont été difficiles, nous manquions de tout, mais cela a créé un profond sentiment de solidarité entre nous. Contrairement aux autres fondateurs, je trouvais que le dessin n’était pas suffisant pour canaliser mon énergie et surmonter mes propres traumatismes, j’ai donc décidé de créer une école de cirque en 1997. Depuis lors, je travaille au développement des échanges internationaux, au renforcement des capacités dans le domaine des arts du spectacle et à l’introduction des bonnes pratiques de compagnies étrangères renommées dans notre école des arts du spectacle. Les arts ont changé ma vie et m’ont aidé à croire en un avenir meilleur. Chaque enfant le mérite ! Outre la formation de professionnels, mon travail est directement lié au devoir de mémoire : nos spectacles portent le poids de symboles forts liés à l’histoire du Cambodge.

Srey Bandaul

Le dessin a toujours été un outil puissant sur mon chemin de vie et fait partie de l’histoire de l’école d’arts visuels Phare. Lorsque j’étais dans le camp de réfugiés thaïlandais site 2 en 1981, j’ai utilisé un bâton de bois pour dessiner des images bouddhistes sur la terre. J’ai également été inspirée par des scènes de films chinois, joués une fois par mois dans le camp. Lors de mon premier cours avec Véronique Decrop, j’ai appris à dessiner en me basant sur les observations de notre monde. « Dessinez ce que vous voyez », disait-elle. Aujourd’hui, les jeunes ont plus de choix lorsqu’il s’agit de développer une carrière professionnelle. Il est important d’adapter le programme de notre école et de garantir des opportunités d’emploi. Nous voulons donner aux élèves un ensemble complet de compétences techniques, une solide connaissance fondamentale et culturelle des arts et la capacité de comprendre, d’analyser et de répondre à un problème donné avec professionnalisme et créativité. Nous sommes devenus une grande famille, liée par la passion du dessin et de l’art… J’espère vraiment qu’un avenir radieux attend les prochaines générations !

Lokru Bandaul est décédé le 4 août 2021 des suites de la COVID-19. Nous gardons tous un excellent souvenir de lui et il nous manque énormément.

Thor Vutha

La première fois que j’ai rencontré Véronique Decrop dans le camp de réfugiés, elle m’a demandé : « Qu’est-ce que tu veux faire ? » …J’ai répondu que je voulais dessiner. C’est alors qu’avec quelques outils de base, mes premiers dessins ont vu le jour, imprégnés de la guerre civile. A notre retour à Battambang, l’objectif principal de la création d’une école de dessin était de partager et de parler des traumatismes avec des enfants confrontés à des problèmes sociaux difficiles. C’est à cette époque que j’ai vraiment commencé à comprendre le Cambodge et que j’ai réalisé que je voulais améliorer mes compétences et mes connaissances artistiques. Développer le dialogue social par un meilleur accès à la culture et à l’éducation est devenu la pierre angulaire de notre projet. C’est en 2001, après avoir essayé différentes voies, que je me suis complètement impliquée dans l’enseignement à l’école des arts visuels. Quand je pense à l’avenir de nos étudiants, je souhaite vraiment les aider à devenir des professionnels accomplis, tant sur le plan artistique que technique, les aider à développer la confiance en leur travail et leur capacité d’adaptation.

Lon Lao

Au camp de réfugiés 2, les cours de dessin m’ont permis d’occuper mon temps de manière productive et de mettre de l’ordre dans ma vie. Je fais partie de l’école d’arts visuels de Battambang depuis ses débuts et j’essaie de transmettre cela à mes élèves. J’ai commencé à donner des cours en 1994, en me spécialisant dans les techniques de dessin. La force de ce projet a été l’amitié au sein de notre groupe de fondateurs… Nous avions à peine vingt ans et un grand défi à relever. Il me faudra du temps pour être plus confiant dans le nouveau programme, mais avec toutes mes connaissances et mon expérience des principes fondamentaux du dessin, je compte apporter à mes étudiants des compétences solides qui les aideront dans leur future vie professionnelle. De plus, j’éprouve un grand plaisir à faire quelque chose que j’aime tous les jours !